Exode rural et besoins
L’idéal d’un monde sans argent est beaucoup plus plausible et réaliste dans un environnement communautaire rural qui permet une vie plus ou moins autonome et indépendante des structures et des exigences de la société aux niveaux national et mondial (sujet). C’est l’avidité pour l’argent qui a attiré les gens des campagnes vers les villes. Dès qu’on commencera à parler plus largement d’un monde sans argent, on peut s’attendre à un nouvel exode des villes vers les campagnes. Un exode qui a déjà commencé depuis des années. Ceux qui pressentent depuis longtemps les évolutions de la société se sont déjà installés à la campagne, ou ont commencé à y aménager une résidence secondaire qui deviendra en temps voulu leur résidence principale, et certains s’organisent en communautés. S’il commence à y avoir des pénuries alimentaires, ce sont les villes qui seront nécessairement les plus touchées puisqu’elles dépendent de l’extérieur pour leur ravitaillement, alors que les villages pourront plus facilement survivre uniquement avec des produits locaux.
Liste des besoins
Chacun devrait commencer à faire une liste précise et complète de ses besoins. J’ai déjà commencé ma liste et je vais la continuer. C’est un travail qui peut devenir fastidieux, parce qu’il y a de nombreux types de besoins (sujet), et que nos besoins évoluent constamment, surtout dans un monde qui change. Notons déjà nos besoins actuels, dans un monde où l’argent existe et où, si nous avons de la chance (selon nos revenus ou notre fortune, et le pays dans lequel nous vivons), nous avons la possibilité d’acheter ce dont nous avons besoin. Il faut noter ici qu’il y a des besoins matériels, qui peuvent être achetés avec de l’argent, mais qu’il y aussi des besoins émotionnels, des besoins mentaux et des besoins spirituels, qui ne peuvent souvent pas être achetés avec de l’argent. Et la satisfaction de ces besoins ne va être que partiellement affectée par le fait de vivre dans un monde avec ou sans argent. Quand on préconise un monde sans argent, il faut veiller à ne pas avoir une vision uniquement matérialiste du monde. Ceux qui ont une vision plus spirituelle du monde sont moins concernés par la présence ou l’absence d’argent dans le monde phénoménal. Car ils ont compris que ce n’est pas l’argent qui fait le bonheur, mais que ce n’est pas lui non plus qui fait le malheur.
Parmi les besoins matériels, il y a les besoins vitaux, comme l’eau et la nourriture, un logement (ou un abri rudimentaire) pour se protéger des intempéries et des bêtes sauvages (animales ou humaines), des vêtements, des soins médicaux, des fournitures et des ustensiles pour la vie quotidienne, de l’énergie pour se chauffer en hiver et pour cuire ses aliments. Puis il y a des besoins matériels un peu plus sophistiqués, ceux que souvent nous considérons aussi comme vitaux dans les pays riches modernes, comme l’eau courante, l’eau chaude, l’électricité (pour l’éclairage et les appareils électroménagers et électroniques), la connexion internet, le téléphone, le chauffage, la voiture, un logement plus confortable, des meubles, des livres, etc. La nourriture et les vêtements deviennent aussi plus sophistiqués et plus abondants. Il y a également la possibilité d’utiliser des infrastructures et des services publiques ou privés sophistiqués : transports en communs, autoroutes, hôpitaux, écoles, universités, musées, salles de spectacles, installations sportives, etc. ; ainsi que des commerces : magasins, centres commerciaux, hôtels, restaurants, etc. ; et toutes sortes d’autres services.
Quand on rédige sa liste de besoins, il faut bien préciser leur degré d’importance vitale, ceux dont on pourrait plus ou moins facilement se passer, et aussi ceux qu’on désirerait mais qui sont encore des rêves ou des utopies. Ensuite, il faut indiquer où et comment on peut les satisfaire : au niveau local, régional, national ou international. Puis indiquer dans quelle mesure ils sont sains, écologiques et éthiques. Ce point est très important si on veut vivre dans un monde plus sain et plus harmonieux, pour soi, pour ses proches et son environnement, pour son pays et pour la planète.
11 janvier 2022, Chiang Mai